Louis XVI et la Révolution
L'AGITATION A PARIS. 261
même de {a Pucelle qu’ils reprennent, avec moins d'esprit peut-être, avec autant d'impudeur à coup sûr. Là-dessus le lecteur voudra bien en croire sur parole ceux qui ont été obligés, par scrupule d'historien, d'étudier cette riche collection de plaisanteries de corps de garde, de gravelures et d’infamies. On ne peut naturellement citer que les inventions les plus anodines. Un procédé constant consiste à insinuer que les gentilshommes ralliés aux idées du tiers sont les fils des valets de leurs parents. Voici la seule calomnie de ce
genre, dont la forme au moins soit supportable :
Sur M. le comte M... de M...
(Les contemporains devinaient vite : Mathieu de Montmorency.)
De ces M... célèbres dans l’histoire, Est-ce là le rejeton?
Non, l’ami, vous pouvez m'en croire, Connaissez mieux cette illustre maison.
Vous détromper est nécessaire.
Ce M... n’en a que le nom,
Et d’un des laquais de sa mère Il a recu le jour, le cœur, l’âme et le ton.
Naturellement le duc d'Orléans est l’objet des plus grossiers outrages; surtout pour lui, il est impossible de reproduire les iujures qu’on lance, à la méthode arabe, et contre lui et contre ses ascendants. Voici simplement un calembour de crocheteurs, pure aménité en comparaison du reste : c’est une pseudo-prophétie de Nostradamus :
En quatre-vingt-neuf, grand combat. . Les Gaulois s’armeront les uns contre les autres. Le seigneur d'O... y perdra son crachat,
- Mais il sera couvert des nôtres.
Bien entendu on ménage peu sa vie privée. Sans respect pour la mémoire d’un grand homme on plaisante sur sa liaison