Louis XVI et la Révolution

L'AGITATION A PARIS. 265

Qui baigne chaque fibre et qui la consolide.

Sur son front, recouvert d'une toison fétide,

Son œil s'ouvre aussitôt, et luit d’un feu sanglant. Sa bouche, organe impur, articule en s’ouvrant

Le vœu qui la consacre à la fureur impie

Du couple forcené qui lui donna la vie. L'exécrable vœu fait, le noir couple sourit...

Un seul don lui manquait, ce don, c’est le courage; Mais la haine à sa place irritant son esprit,

Le vampire s'envole en méditant sa rage.

Les Apôtres crient surtout à la vénalité : ils accusent Mirabeau de se faire payer par tout le monde, de faire tout pour de l'or : « Il existe pour vous des crimes atroces, des crimes impraticables; ce sont ceux qui ne rapportent rien; d’où il résulte, si je sais raisonner, que pour quelque argent vous êtes capable de tout, même d’une bonne action. » On lui reproche de voler jusqu'à sa réputation d'orateur, de prendre à ses amis, en même temps que leur bourse, leurs idées : « Cette conscience épouserait au besoin l’Alcoran, pour cent louis et un manuscrit. » Quant à son éloquence, ne pouvant au fond la nier, ils n’en montrent que les dangers; ils n’y voient qu'un verbiage venimeux :

Français, pleurez la mort de M!...eau l'aîné : Plus d'adresses, plus de harangue; Il va mourir empoisonné : En dinant, l’autre jour, il s’est mordu la langue.

Leur rage contre le grand orateur va jusqu'aux menaces de mort. Ils parlent, tout comme l'Ami du Peuple, mais avant lui, de supprimer leurs adversaires, et en particulier

l’affreux Mi... Qui de lauriers flétris a vu couvrir sa tête, Cette tôte échappée au glaive du bourreau.

La rime n’est pasriche, mais le style estnouveau. Les Actes