Louis XVI et la Révolution

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270 LOUIS XVI ET LA RÉVOLUTION.

Souffrez que promptement chez moi je me retire; Seigneur, je crains trop l'embarras. Mon frère est dans un vilain pas; Mais, hélas! qu'il s’en tire!

Même le chef de la contre-révolution, le comte d'Artois, reçoit un coup de griffe en passant, lui « dont la conduite eût été toujours pure », s’il n'avait pas connu le duc d'Orléans. Les railleries atteignent plus haut encore. Pour le plaisir d’agacer Chapelier, on mêle la sœur de Louis XVI à une plaisanterie d'un goût douteux, surtout pour un royaliste. On imagine un mariage de Me Élisabeth avec Chapelier. Et ce n’est pas assez de la sœur du roi; Marie-Antoinette elle-même n’est pas épargnée. — Entendons-nous : on fait son éloge comme reine et comme femme; elle devait lire avec plaisir des madrigaux dans ce goût :

La plus grande des reines, Et la plus belle autant que m'y connais;

ou des tirades comme celle-ci :

Taille majestueuse, air noble et délicat Annoncaient de son rang et tempéraient l’éclat : La noblesse et l'amour avaient formé son trône; Son front brillait, paré d’une double couronne, Et les dons de son cœur, restes de l’âge d’or, Ornements immortels, l'embellissaient encor... Mais les jours de malheur se sont levés pour elle. Jusque dans son palais, une main criminelle Menace le monarque, elle-même, et son fils. Tranquille sur son sort, mais veillant sur nos lys, Sa magnanimité sut dissiper l'orage.

Ses revers, ses malheurs, dévoilant son courage, Firent d’un jour plus pur briller sa majesté.

Le trône a disparu : ses vertus ont resté.

Son amour-propre devait être flatté : on l’encensait pour son énergie virile et du même coup l’on raillait un peu la