Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

MARAT INCONNU 187

buste de Marat qui était aux Cordeliers ; je le yois encore.

»> Sous un mouchoir brutalement noué, sale diadème de cette tête orgueilleuse, le front rayonne et fuit. La partie supérieure de la face est vraiment belle ; la partie inférieure est épouvantable. Le roi des Huns devait avoir ce nez écrasé. Le dessus des lèvres qu'on dirait gonflé de poison est d’un prophète. Qu'exprime ce commencement de sourire dont la physionomie s’éclaire ? Est-ce l'ironique mépris des hommes, la bonté aigrie, ou le plaisir de la défiance triomphante ? »

Ce même portrait inspire à un autre écrivain, l'historiographe de la Presse en France (1), les réflexions suivantes : « Marat était déjà un héros, pour les Cordeliers, quand ce buste fut fait, et l'artiste l’avait traité en héros, en essayant de poétiser, de dramatiser cette face ignoble qui présentait, dit-on, une ressemblance frappante avec celle de Cartouche.

» Au vrai, Marat était un homme d'une stature grotesque. Sur un corps de moins de cinq pieds. il balançaït une tête énorme et disproportionnée. Les traits étaient hideux, son teint livide.. »

Quand la passion s’en mêle, la vérité en subit toujours quelque atteinte.

() Eug. Hatin.