Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

MARAT INCONNU 191

souciance Sur ce point annonçait une ignorance complète des convenances, de la mode et du goût,

Le plus ordinairement, il était vètu d’une lévite verte, portait à la ceinture un espadon et des pistolets, et sur sa tête un mouchoir ou le bonnet de sans-culottes (1). »

Souvent aussi il portait l'habit à la française, avec le collet en peau de tigre, la cravate négligemment nouée, la culotte collante et les bottes à revers.

N'y avait-il pas quelque affectation dans cette tenue débraillée? Ne faut-il pas plutôt penser que les nombreuses occupations de l’homme politique absorbaient tous ses moments ?

Sur les vingt-quatre heures de la journée, à peine en donnait-il deux au sommeil, et une seule à la table, à la toilette et aux soins domestiques. Outre qu'il prenait très au sérieux ses fonctions de représentant du peuple, il consacrait son temps à la rédaction de sa feuille, « à recevoir les plaintes d’une foule d’infortunés et d’opprimés, à faire valoir leurs réclamations par des pétitions ou des mémoires, à lire et à répondre une multitude de lettres, à soigner l'impression des ouvrages qu'il avait sous presse. (2). »

(1) Portrait de Marat, par Fabre d'Églantine, in-8 de

24 pages, an II. (2) Journal de la République française, n° 93.