Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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à la suite d'excès de travail, et d’une ingestion immodérée de café, sa boisson favorite.

Cela ne manquait pas de le préoccuper for-. tement; et ces préoccupations, on en retrouve la trace dans une lettre qu'il écrivait à Brissot, au lendemain de la publication de son Traité sur la Vérité.

« Une longue et cruelle maladie m'a privé longtemps du plaisir de m’entretenir avec vous, et je saisis les premiers moments de ma convalescence pour réparer le temps perdu..Ces fréquentes rechutes me font croire que ma santé n'est plus à l'épreuve des fatigues de l'étude, heureux si les instants de relâche qu’elle me laissera suffisent à finir mes ouvrages (1)... »

De retour à Paris, la part active qu'il prit aux affaires publiques n’était pas faite pour le rétablir. Ajoutez à cela les excès de travail et les veilles, et surtout les nombreuses privations qu'il dût subir, quand « exposé à mille dangers, environné d’espions, d'alguazils et d’assassins, il courait de retraite en retraite, sans pouvoir dormir deux nuits consécutives dans le même lit (2). »

Il se cachait partout où on lui offrait un asile ; tantôt chez le boucher Legendre, tantôt chez la citoyenne Fleuri, du Théâtre-Français, qui dut

(1) Mém. de Brissot, t. I, 352. (2) Ami du peuple, n° 170.