Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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Simonneé Evrard, la compagne de l'ami du peuple, la reçoit, mais refuse de lui laisser voir le député à la Convention.

Charlotte insiste, puis consent à se retirer devant la volonté inébranlable de la femme Evrard. Rentrée chez elle, elle sollicite, par lettre, une entrevue de Marat.

boulevard Saint-Michel) plusieurs maisons de la rue de l'École de médecine disparurent au milieu des démolitions, et, dans le nombre, l’ancienne #aison de Marat.

Les vieux Parisiens peuvent encore se rappeler une construction du dix-septième siècle, avec escalier assez large, à rampe de fer historié, « une grande et triste maison, a dit Michelet, avant celle de la tourelle qui fait le coin de la rue. » Elle portait à l'époque le n° 20 de la rue de l'École de Médecine, ancienne rue des Cordeliers. Marat a habité l'appartement du premier pendant les dix-huit derniers mois de sa vie, Il le louait 450 francs. En 1876, M. d'Ideville, qui venait de la visiter, contait ainsi son excursion : « Après avoir traversé une large voûte qui donne accès Gans la cour de l'escalier, assez spacieuse et garnie d'une rampe de fer forgé, on arrive au palier du premier étage. C'est l'appartement : une antichambre assez vaste, éclairée sur la cour, puis une petite pièce conduisent au cabinet où se trouvait la baignoire de Marat. Ce réduit peut à peine contenir deux ou trois personnes. Une chambre à coucher, un salon, un boudoir donnant sur la rue, complètent l'ameublement. » (Vieilles maisons, Jeunes souvenirs, p. 19).

Les renseignements de M. d'Ideville étaient exacts. Ils confirmaient les détails que consignait, dès 1874, M. J. Claretie dans son intéressant volume : Ruines et Fantômes. La version de M. Claretie doit remonter à 1868 ou 1870. L'appartement de Marat était alors d'accès difficile. Un cerbère impitoyable en écartait les importuns visiteurs.Le