Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

214 MARAT INCONNU

bain dans une chambre voisine, entend la discussion et ordonne, d'un ton bref, de laisser pénétrer la jeune personne autour de lui. Aussitôt entrée dans la pièce, elle s’assied sur une chaise auprès de la baignoire. Simonne Evrard ferme la porte. Sa sœur Catherine vient au bout de quelques minutes apporter à boire au malade de l'eau mélangée de pâte d'amandes et de terre glaise, puis se retire à son tour.

Un court colloque s'engage entre Charlotte et Marat.

Quelques minutes après, on entend un cri rauque (1), sourd, un appel désespéré. Marat vient d’être frappé à mort,

Simonne Evrard, qui se tenait à deux pas dans le salon, tourmentée sans doute d'un pressentiment inquiet; le commissionnaire Laurent Bas, qui travaillait à plier les numéros de l’Ami du peuple, accourent aussitôt. Puis Catherine Evrard, la femme Aubin, la portière, Jeannette

(1) Marat n’a pu sans doute prononcer aucune parole, il a dû succomber sur le coup. (V. au surplus la Lettre de Charlotte à Barbaroux, et surtout le procès-verbal d'autopsie )

Duplessis — Bertaux a représenté Charlotte Corday près de la baignoire de Marat, au moment même où elle commet son crime. — Tassaert à figuré l’Assassinat de Marat, composition de 18 figures, prise à l'instant où l’on transporte le corps de la baignoire sur le lit, et où l'on entraine au dehors Charlotte Corday.