Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

MARIE-ANTOINETTE

ter que le prince de Rohan n'appartenait pas à la coterie autrichienne. Il men fallait pas tant pour faire solliciter son rappel. De puissantes influences y travaillèrent sourdement. Les griefs allégués étaient l'éclat scandaleux de ses débauches, son insolence et son orgueil, son mépris ultraphilosophique pour les choses de la religion, jusqu'à couper une procession avec toute sa suite, en habit de chasse, un jour de Kête-Dieu, les dettes immenses qu'il avait contractées, les équipées de son personnel (toute l'ambassade faisait la contrebande), etc.

Tout cela était vrai, mais ne tirait pas à conséquence chez les prélats et les hauts dignitaires de ce temps. Personne n’a jamais cru que ce fût là la cause réelle de sa disgrâce. Quoi qu'il en soit, le prince Louis fut rappelé en 1774, deux mois après la mort de Louis XV, et il se trouva dès lors en butte aux ressentiments de la nouvelle reine de France. Mais il était d’une maison si puissante, que, malgré la haine dont il était l’objet, il devint successivement, à la suite d’intrigues laborieuses dont le détail ne peut trouver place ici, grand-aumônier de France et cardinal. Il remplaça en outre son oncle comme évêque de Strasbourg,