Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

ET L'INTRIGUE, DU COLLIER Cat

et fut accablé de riches abbayes, de bénéfices et de dignités. Mais son ambition n’était pas rassasiée encore; il aspirait, diton, à être premier ministre, et dans cette vue, il s’épuisa en efforts infructueux pour regagner les bonnes grâces de Marie-Antoinette. Sous béaucoup de rapports, sans doute, ce personnage était fort méprisable : dans sa correspondance, la reine lui donne les noms de prêtre parjure, d'intrigant impudique, et d’autres encore tout aussi colorés. Il était avide, libertin, dissipateur effréné, noyé de dettes, malgré ses trois millions de revenus; payant ses maîtresses avec l'argent qui lui était confié (comme grand-aumônier) pour secourir les pauvres, se remuant sans cesse pour rafler de nouveaux bénéfices ecclésiastiques, etc. Nous ne songeons certes pas à le réhabiliter. Cependant ne serait il pas équitable de rappeler que dans les hautes classes un homme vicieux n’était nullement alors regardé comme un phénomène? Toute la société officielle était ainsi souillée, à peu d’exceptions près; le Rohan m'était ni meilleur ni pire que tant de grands et menus seigneurs que l’on pourrait citer. Ce qu’on nommait dans ce mondelà un honnête homme, c'était exclusivement