Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

ET L'INTRIGUE DU COLLIER. 43

autre motif. Mais il paraît qu'ils avaient prévenu la reine, et l’on comprend, en effet, combien ils étaient intéressés à prendre toutes leurs sûretés dans une affaire aussi importante et dont la conclusion avait été accompagnée de circonstances assez mystérieuses pour éveiller l'attention.

Nous trouvons ce fait extrêmement important, non-seulement dans les Mémoires contestés de Mlle Bertin, que nous ne voulons pas invoquer, mais encore dans ceux de l’abbé Georgel, naturellement très-partial pour son patron, mais qui met toujours la reine hors de cause, et qui fait tout porter sur Mme de La Motte et ses fourberies. Son témoignage ne peut être écarté en cette circonstance, puisqu'on l’invoque en tant d’autres, et que d’ailleurs c’est l'homme peut-être qui a le mieux connu cette inextricable intrigue, qu'il a étudiée et fouillée à fond pendant tout le temps de la captivité de son maître et pendant le procès.

Voici ce qu'il dit à ce sujet : « Comment taire ici un fait que j’aurais voulu omettre ? Mais sa vérité est trop essentiellement liée avec les suites de cette malheureuse affaire, pour pouvoir le passer sous silence. Les joailliers, qui avaient occasion de voir souvent la reine, ne lui laissèrent point igno-