Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
28 MARIE-ANTOINETTE
pas attendre; elle est du 19 septembre et elle est signée Marie-Antoinette :
« La recommandation que Votre Majesté a faite au Roi a été accueillie comme elle devait l'être venant de vous et en faveur d’un si bon sujet. J'espère que le comte Fersen ne tardera pas à être pourvu d’un régiment... »
Tout était donc pour le mieux. Mais il y avait encore la question de l'argent qu'il fallait trouver, au moins 100.000 livres. Son père voudrait-il l'aider à trouver cette somme? Il charge sa sœur de sonder le terrain, et il lui développe une combinaison financière qui pourrait tout arranger. Ce n’est qu'un emprunt qu'il demande à son père :
€ I n'aura à débourser, écrit-il de Versailles le 10 août, que les 100.000 livres qu’il me faudra payer. J'aurai 12.000 livres d’appointement. Il faudra payer 5.000 en intérêt des 100.000, il me restera 7.000 qui, avec ce qu’il voudra m'allouer et mes appointements en Suède, fera un joli revenu, surtout lorsque je pourrai l’'économiser en vivant partie de l’année en Suède. — Voilà mon projet, que je lui communique... »
Il était à la suite d’un régiment en Suède, où il touchait les appointements de son grade. Il comptait partager sa vie entre la France et la Suède, économisant durant ses séjours chez son père ce qu’il dépenserait en plus à l'étranger.