Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
FERSEN ET BARNAVE 29
Mais son père eut un autre projet qu'il trouvait plus efficace. Il voulut que son fils épousät mademoiselle Necker, «la plus riche héritière de Paris ». Ceci arrangerait tout.
Fort heureusement pour Fersen, le baron de Staël avait déjà « des espérances » de ce côté. Fersen s’excusa auprès de son père en alléguant qu'il ne pouvait marcher sur les brisées de son collègue :
« Quant au mariage de mademoiselle Necker, écrit-il à sa sœur, j'ai mandé à mon père quil ne fallait pas y songer, car Staël a des espérances. Je lui dis d’ailleurs que j'avais oui dire que ses parents ne voulaient pas s’en séparer et que par conséquent cela ne pouvait me convenir. Je lui répète plusieurs fois que je ne veux pas m'expalrier pour toujours, et je lui parle souvent du bonheur de passer ma vie avec lui. J'espère que ma lettre fera de l'effet; elle est de huit pages. »
Et mademoiselle Necker ne tarda pas à devenir madame de Staël.
Enfin, grâce aux influences mises en jeu à Paris, la grande affaire qui tenait Lant à cœur à Fersen est arrangée. Le 20 septembre il l’annonce à sa sœur :
« Mon affaire est décidée, ma chère amie, je suis propriétaire du Royal Suédois, mais je n’ai pas encore mon brevet. N’en dites rien à mon père, s’il ne vous en parle pas. Il y a encore l’article des 100.000 livres à traiter avec lui. »
2.