Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)
XXIV NOTICE BIOGRAPHIQUE
avait pu prévoir que les mémoires de Godart le convaincraient d’avoir plus d'une foisexagéréses avantages et atténué notablement les insuccès et les phases critiques de ses entreprises,
En attendant, Marmont, à ce moment le favori de l'Empereur, et dont toutes les propositions étaient sanctionnées, vit le souverain, allant par delà, chercher Godart volontairement oublié, blâmer vivement une pareille omission, et la corriger avec éclat, en le faisant général de brigade et baron. Y aurait-il là une morlification qui contribua à rendre Marmont appréciateur plus sévère désormais de l'orgueil de Napoléon qu'il nous montre, à partir précisément de cette date, absolu, sourd, enivré de sa grandeur ?
L'intervalle du mois d'août 1809 au commencement de 1810 est le point culminant de la vie de Godart : il semble qu'il n'avait plus qu'à prévoir la suite de ces satisfactions.
Il songe à d’autres en effet : sur l’amour du métier empiètent la préoccupation de l'avenir, le souci de la famille. Dans le métier mème, il y a moins l'impulsion de l'ardeur que l'acceptation du devoir, Mais s’il connaît la froide expérience, ce n’est pas celle du savoir-faire.
On peut citer comme exemple un fait peu considérable en lui-même. Quand il quitta le 79°, il adressa une demande de congé pour un homme de ce régiment, âgé de trente-neuf ans, de faible constitution,