Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)
SUR LE GÉNÉRAL GODART XXV écrivit-il, et incapable de faire un bon soldat. Mais il ajouta naïvement qu'il l'avait, depuis seize ans, pris à son service, et l'emmenait avec lui (12 décembre 1809). La réponse fut prompte : Le ministre s’étonnait qu'il employât un soldat comme domestique; il l'avait emmené illégalement loin de ses drapeaux. Une telle conduite était contraire à toute discipline. Il allait renvoyer sur-le-champ ce militaire, à ses frais, au dépôt à Chambéry.
Après cela, c'est l'entrée en Espagne, en Portugal. Godart est sous le brillant général Clauzel; il est à plus d’un poste d'honneur, à l'avant-garde depuis Busaco. Néanmoins les mécomptes ont commencé. Il est séparé de son vieux 79° formé, complété, et plus d'une fois renouvelé entre ses mains, depuis le bataillon du Pas-de-Calais; loué à Dunkerque, à Maëstricht; puis surtout à Corfou, à Caldiero, en Dalmalie, pour sa vaillance et sa discipline. Lui-mème sent qu'avec ce régiment élait le meilleur de sa vie et de son honneur. Quand, sous un gouvernement nouveau, en 1814, il exposera ses services, ce ne sera pas comme général qu'il se fera valoir; ce sera comme colonel, créateur et compagnon inséparable, pendant quinze ans, de ce régiment hors ligne.
Mais il n’est plus question des volontaires aux élans tumullueux, des solides soldats de l’armée du Rhin. Le VITE corps au contraire, dont il fait partie, passe
pour composé des moins bonnes troupes qu'il y ait. €