Mémoires sur la Révolution française

248 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

commun, on devient les meilleurs amis du monde. « C'était un très-gai jeune homme, avec un air trèsmilitaire, très-beau et très-galant. » Il venait beaucoup, dès que l’on le lui permit, du côté des dames, et il y en avait de très-grandes de l’ancienne noblesse, qui toutes paraissaient le connaître. À uñ moment Santerre est aussi jeté dans la même prison, et de près . On ne le trouve pas si monstre; mais ici la royaliste madame Elliott tient bon: « Malgré toutes les attentions qu'il eut pour moi je ne pus jamais vivre en bonne amitié avec lui: beaucoup de nos grandes dames se lièrent intimement avec cet homme qu’elles croyaient bon et inoffensif. Il fut délivré avant la mort de Robespierre... Il nous envoyait toujours quelques provisions, et je dois dire qu’il ne manquait jamais une occasion de nous être utile. À peine sorti de prison il m'envoya une livre de thé vert, le meilleur que j'aie jamais pris, et une pelite provision de sucre.»

Mais le souvenir du 21 janvier s'interposail toujours,