Mémoires sur la Révolution française

APPRÉCIATION CRITIQUE 247 front de plus en plus bas, à sa perte prévue et certaine. Il savait bien (sans même que madame Elliott le lui dit) que, pour lui aussi, l'échafaud était au bout; seulement, il tâchait à tout prix d’allonger le tour et, suivant l'expression vulgaire, de prendre le plus long.

J'ai indiqué le côté historique de ce petit volume, ce qui sert à expliquer le caractère d'un prince que l'histoire ne peut éviter. Le resle n'est qu’anecdotes, mais anecdotes bien vives, bien contées, et qui tranchent assez agréablement sur le fond connu d’horreurs. Il y a l'historiette du vieux médecin anglais, le philosophe athée, que madame Elliott a pour compagnon de chambre dans la prison de Versailles, et qu'elle soigne comme un père. Transférée à Paris aux Carmes, elle est fort surprise de voir arriver le général Hoche qu'on y écroue en même temps qu'elle. Bon gré mal gré, il faut bien faire connaissance; elle le trouve très-aimable et très-poli, tout républicain qu'il

est. Dès les premiers instants, en raison du malheur