Mémoires sur Naigeon et accessoirement sur Sylvain Maréchal et Dalalande : lu à l'Académie des sciences morales et politiques
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on ajouter, sans rien prêter à l’auteur, que tout revient à un dieu, qui n’en est guère un, puisqu'on ne sait trop qu’en penser, qu'en espérer et qu'en craindre, et qui est fait pour le scepticisme plutôt que pour la croyance.
Je mettrai fin à cette rapide revue du Recueil dont je m'occupe, par quelques extraits d'une dissertation de Dumarsais, intitulée : le Philosophe, qui prouveront encore l'esprit dans lequel l'éditeur a publié ces diverses pièces.
Qu'est-ce que le philosophe, selon Dumarsais ? « C'est, ditil, une machine humaine comme un autre homme: mais c'est une machine qui, par sa construction mécanique, réfléchit sur ses mouvements... c'est une horloge qui se monte pour ainsi dire elle-même. » Et afin qu'on ne s'y trompe pas et qu'on puisse bien juger du philosophe par l’homme, il dit encore : « L'air seul est capable de son; le feu seul peutexciter la chaleur; les yeux seuls peuvent voir ; les seules oreilles peuvent entendre ; la seule substance du cerveau est susceptible de penser. » Le philosophe est donc bien positivement une machine comme une autre ; on ne voit pas du reste pourquoi il ÿ aurait une exception en sa faveur; seulement, celle-là se montant elle-même, a pour fonction propre la réflexion et le raisonnement, ce qui l’a rendue d'autant plus jalouse (mais pourquoi? on ne le voit pas trop) de tout ce qui s'appelle honneur et probité ; au point même que c’est là son unique religion , la société étant d’ailleurs la seule divinité qu’elle reconnaisse sur la terre. » En effet, le propre de l'honnête homme, poursuit l’auteur, « n’est pas d'agir par amour ou par haine, par espérance où par crainte: c'est d'agir par esprit d'ordre et de raison ; or, tel est le tempérament du philosophe.» Cela est si vrai que « si on sépare un
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