Missions dans le Diocèse d'Angers : sous la restauration

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prélat, et. d’une affluence considérable de personnes de toutes conditions et de tout âge, est sorti de la Cathédrale et, après avoir fait différents circuits dans la ville et parcouru toute la circonférence du Champ-de-Mars, s’est rendu au lieu où la croix avait été dressée, sur le port Ayrault, à l’extrémité et en face du boulevard d'Angoulême; il y est arrivé un peu après 3 heures du soir. Les rues que la procession a traversées étaient toutes décorées de tentures, de festons agréablement variés et d’arcs de triomphe spontanément élevés par le zèle des fidèles. L’ordre et le recueillement le plus parfait ont régné pendant la marche du cortège, dans lequel on distinguait M. le chef d’escadron de la gendarmerie, en uniforme, M. le Maire d'Angers, un ou deux de ses adjoints et quelques fonctionnaires en petit nombre, tous sans costume. Aucun incident fâcheux, aucun acte d'irrévérence n’a troublé cette imposante et édifiante solennité. — Je voudrais pouvoir borner ici ce rapport, qui ne contiendrait que des sujets de félicitation. Mais la vérité m’oblige de parler à Votre Excellence de lallocution prononcée par M. l’abbé Guyon, au moment de lélévätion du crucifix, et de vous faire part des observations désagréables que quelques parties de son discours m'ont suggérées. M. Guyon étant monté sur le piedestal de la croix s’est adressé à ses auditeurs, et après plusieurs exhortations conformes aux doctrines de l'Évangile leur a recommandé le pardon des injures et la nécessité de prier même pour ses ennemis : « Pardon« nez, Seigneur, s'est-il écrié, à ceux qui ont voulu « s’opposer à la mission. Je ne dirai pas qu’ils ne savent « ce qu'ils font, car ils le savent très bien, mais pardon« nez-leur néanmoins, ete. » Cette sortie a paru déplacée, d’abord parce qu’elle contient une inculpation non méritée : il est faux, en effet, que personne à Angers se soit opposé à la mission. Je suis porté, au contraire, à

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