Missions dans le Diocèse d'Angers : sous la restauration
Pr,
l'Avent. À leur voix, la population presque entière s’est émue et s’est portée dès le commencement aux instructions. Malgré la rigueur de la saison, la vaste enceinte des trois principales églises suffisait à peine au concours des auditeurs. Cependant l’ordre a régné constamment, la parole sainte était écoutée avec une religieuse attention, et en voyant après les instructions la foule s’écouler dans un calme silencieux, on pouvait juger quelles impressions profondes les vérités de la foi avaient faites sur les esprits. Dans les premiers jours, d’ignobles tentatives avaient été hasardées pour intimider la piété; elles furent découragées par leur complète inutilité. Plusieurs cérémonies ont frappé ceux mêmes qui paraissaient le moins disposés à s’en laisser toucher. Ce n'étaient point de vains spectacles propres seulement à éblouir les yeux. Elles étaient accompagnées d'instructions solides, et tout y tendait à imprimer dans les cœurs les sentiments de la foi et de la vertu. Pour la rénovation des vœux du baptême, on fut obligé, tant l’affluence était grande, de n’admettre que les hommes le premier jour, et de la
répéter le lendemain pour les femmes. On ne pouvait
sans attendrissement entendre cette multitude de chrétiens de tout rang et de tout âge, confondus devant les autels, n'avoir qu’une voix et s’engager solennellement, non point comme dans les réunions de parti, à faire tel pacte, à résister à l’autorité, à fomenter la révolte, à encourager l’impiété, mais à aimer Dieu, à respecter le prince, à obéir aux lois, à réprimer ses passions, à chérir ou à soulager ses frères, à vivre chrétiennement. Malgré leur petit nombre, les missionnaires suffisaient à tout; leur zèle a obtenu sa récompense. Pendant quatre dimanches consécutifs, la cathédrale était remplie de fidèles de toutes les classes, qui participaient avec piété aux saints mystères. Une procession a fait, selon l’usage, la clôture des exercices. Toutes les rues avaient été décorées avec