Napoléon Bonaparte, drame en six actes et en vingt-trois tableaux

4û LE MAGASIN THÉATRAL:

tion de la postérité. ( Une pause.) D’après ce que tu viens de m’apprendie, je vois que mon opinion sur la France est exacte. Larace des Bourbons r’est plus en état de régner; son gouvernement est bon pour Îes prêtres, les nobles et les vieilles cowtesses, et ne vaut rien pour la génération actuelle. Qui , le peuple a été habitué dans a révolution à compter dans l’état. il ne redeviend:a pas le patient de la noblesse et de l’église. L’armée ne sera jamais aux Bourbons ; nos victoires et nos malheurs ont établi entre elle et moi un lien indestructible. Avec moi, elle peut retrouver la puissance et la gloire ; avec les Bourbons, elle n’attrapera que desinjures et des coups. Les rois ne se soutiennent que par l'amour ou la crainte ; et les Bourlions ne sont ni craints ni aimés... Jls se jetteront d’euxmemes à bas du trône; mais ils peuvent s’y maintenir long-tems! Les Frouçais ne savent point conspirer !.…. il faut que je les aide; ils n’attendent que moi. J'ai pour moi le peuple, l’armée... et contre moi quelques vieilles marquises dont les carlins n’oseront pas même aboyer derrière mon ombre... Allons ! le jour que j'attendais est levé; l'heure est venue. Le sort en est jeté. Monsieur le grand maréchal!

COBOOBECOLOCONDECS LES LOLESELELISBCPS0S8CES C4 SCENE IX.

Les Mèurs, LE GRAND-MARÉCHAL.

LE GRAND-MARÉCHAL. Sire !

NAPOLÉON. Mon armée est-ulle prête?

LE GRAND-MARÉCHAL. Elle s’avance , selon l’ordre de votre majesté, pour passer sa revue sur le port... On entend le tawbour d'ici.

NAPOLEON, lui donnant d- ptits soufflrés,

Monsieur le maréchal , avez-vous fait vos adieux à votre femme ?

LE GRaND- MARÉCHAL. Et pourquoi , sire? Vous ne me renvoyez pas, je l’espére. NAPOLÉON Non, mais je vous emmène.

LE GRAND-MARECHAL. Puis-je savoir?

NAPOLÉON. Tout à l'heure. ( Les soldats arrivent au son de la musique, qui erérute : Veilons au salut de l'empire. Napoléon art un Sign, la musique cessr.) Soldats ! vous avez tout quitté pour suivre votre empereur malheureux... aussi votre empereur vous aiine. Soldats, j'ai encore compté sur vous ; nous allons faire une dernière caimpague. Depuis un mois le brick /'{aronstant et trois felouques sont préparés par mes soins, arinés en guerre, approvisionnés pour huit jours. Mes quatre cents grenadiers monteront le brick avec moi; Îles deux cents chasseurs corses, ies cent chevaulégers polonais feront la traversée sur les felouques. Soldats! je n’a plus qu'un mot à vous dire : Nous allons en France, nous allons à Paris,

LES SOLDAYS. En France! à Paris! vive la France! vive l'empereur!

LORR AIN. Cré coquin!... je suffoque.

Con entesid un coup dé canon.)

NArOLÉON. Voilà le signal du. départ. Amis! la première terre que nous verrons sera la terre de France. À vos rangs! grenadiers ; en avaut. marche!

(La niusique exécute l'air : 44! ca ire , ça ira, pendant que armée descend. )

LOrnAIN. Eh bien! on m'a blie , moi! on ne me relève pas ! je suis sacrifié dans une île déserte? ., É

L'ESPION. Bonne... , j’achèverai ta faction. C’est moi qu'on oublie.

(L'armée descend dans les canots. — Le théâtre change.

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Dix-huifième Cableau.

Üne salle du faubourg Saint-Germain.

SCENE X.

. LA MARQUISE, LABREDECHE, LAFEUILLADE, Les Gnaxns Parews, Un Anse, La Penire Cousine , dounont le bras à Lafeu'llide.

UN VALET, ouorant la porte du salon. Madame la marquise de Lafvuillade est servie.

LA MARQUISE. Combien je remercie madaine la baronne de Corbelle de n'avoir

ocuré le plaisir de vous recevoir , mo.

sieur! et vous d’avoir bien voulu accepter ce petit diner de famille !

LABREDÈCHE. J'étais loin de m'attendre, madame la marquise, quand j'eutrevis mopsicur l'autre jour chez son excellence, que j'aurais le plaisir de me trouver avec lui à la table de ses respectables parens (Lisuné les étiquettes.) Le chevalier de Labredèche. LA MARQUISE, Madame la baronne de Corbelle n'ayant pu me dire quel était précisément votre titre, à tout hasard, j'ai mis chevalier...