Napoléon Bonaparte, drame en six actes et en vingt-trois tableaux

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France , notre France chérie, Nous allons la revoir! Notre Paris si beau, avec ses ponts d’Austerlitz et d'Iéna, son Panthéon et sa Colonne.

LORRAIN. Cré coquin ! sire , croyez-vous que ces gueux de Cosaques n’ont pas emporté tout cela pour le mettre dans des cabinets de curiosités ?, .. Ma colonne surtout NAPOLÉON. Non, mon ami, sois tranquille; d’ailleurs s'ils l’avaient abattue, nous leur reprendrions assez de canous pour en refondre une autre. À la côte! A la côte! {Tout Le monde s’embarque sur des chaloupes. Napoléon met le pied sur la terre de France.) Salat, sol sacré! France bien aimée ! Dieu m'est témoin que je n'aurais jamais remis le pied sur ton rivage , si je

LE MAGASIN THÉATRAL,

ne croyais Le faire pour le bonheur de tes fils et le bien du:monde! Monsieur le grand-maréchal, laissez approcher ces hommes; ce sont mes enfanus. Venez, mes amis; c'est moi, votre empereur, votre père, votre Napoléon.

UN PAYSAN, se jetant à ses p'eds. Sire, je suis un vieux soldat, Je ne croyais jamais vous revoir ; je ne vous quitte plus.

NarOLÉON. Eh bien! vous Le voyez, Bertrand, voilà déjà du renfort. Enfans, nous sommes débarqués au milieu d’un bois d’oliviers, c’est de bon augure... Lorrain, ton fusil ; voilà le seul coup de fusil qui sera tiré d'ici à Paris. En marche, mes enfans ! à Paris!

TOUS. À Paris! à Paris!

(Le théâtre change.)

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Vingtième Œnbieau.

Les Tuileries,

SCENE XII.

UN AIDE-DE-CAMP, GARDES-DUCORPS. UN AIDE-DE-CAmP. Faites préparer des relais tout le long de la route; voilà un passeport. Qu'on n'attende pas un instant. Quelles nouvelles, messieurs?

PREMIER GARDE-DU-CORPS. Vous lesavez mieux que nous; on dit que Monsieur est revenu hier accompagné d’un seul gendarme. L’AIDE-DF-CAMP. C'est vrai; mais le maréchal Ney.

DEUXIÈME GARDE. Comment! vous ne savez pas ?

PREMIER GARDE. Quoi ?

DEUXIÈME GARDE. Il a été abandonné de tous ses soldats, et forcé de se joindre à Bonaparte,

PREMIER GARDE. Les maires et les officiers municipaux courent à sa rencontre , et quand on lui refuse les clefs, le peuple brise les portes et Les jette à ses pieds.

DEUXIÈME GARDE. Ah ! messieurs ! epepopscocoscos once co ocenconcence 00e

SCENE XII. Les MÊvwrs, LAFEUILLADE, LABRE. DECHE, puis REGNIER.

LAFEUILLADE. Bonjour , mes amis.

Tous. Des nouvelles ? des nouvelles ?

LAFEUILLADE, Eh bien ! l’empereur vient au pas de course,

nn

voir mis sa tête à

PREMIER GARDE DU CORPS. Où est-il à peu près ? Frans

LAFEUILLADE. Le sait-on ! céthomme va comme le vent.

UN AiDE-DE-Camr. Monsieur le colonel de Lafeuillade, le roi veut vous voir.?, Entrez. LAFEUILLADE. Adieu.

L’AIDE-DE-CAMP. Messieurs, vous ne quitterez pas l’uniforme. Il est possible que vous montiez à cheval d’un moment à l’autre. ë

DEUXIÈME GARDE. Ah! voilà Régnier qui passe. (Par lu fenétre.) Quelles nouvel-

es ? : RÉGNIER, de la rue. On dit que l’empereur a manqué d'être assassiné, mais que : l'assassin à été arreté. :

DEUXIÈME GARDE. C’est une infamie d'aprix comine celle d’un chien enragé. L

PREMIER GARDE. Tous les moyens sont bons pour se débarrasser d’un homme aussi dangereux.

DEUXIÈME GARDE. C'est-à-dire que vous F’assassineriez, vous? +

PREMIER GARDE, Ma foi! je crois que j'aimerais mieux être un assassin qu'un traître.

DEUXIÈME GARDE. Monsieur, vous allez me rendre raison...

PREMIER GARDE, Monsieur , vous savez qu'on nous a défendu de sortir.

DEUXIÈME GanD£. Eh bien !ici,