Napoléon Bonaparte, drame en six actes et en vingt-trois tableaux

8 LE MAGASIN THÉATRAL,

préviens qu’il s’avancerait tout seul. —

Allons , enfans, au pas de charge!

TOUS LES SOLDAïrS. Vive la républi-

que!

DUGOMMIER. En avant! et la Marseillaise. (ls sortent tous en chantant /a Marseillaise.)

FIN DU PREMIER ACTE.

699 200000002000 020000006000 000 C0DEDOEODDODOPACEPOTCLCECOECELESOCEPCOSOCE SOC CCBECCCCSE0220S

ACTE II.

Deuxième Tableau.

FOIRE DE SAINT = CLOUD,

Baraques, marionnettes, cafés, lanternes magiques.

SCENE PREMIERE.

UN SALTIMBANQUE, LABREDÈCHE LORRAIN, UN MARCHAND, DEUX PASSANS , UN CRIEUR.

LE SALTIMBANQUE , sur un tabouret, designant allernativement deux tableaux avec une grande baguette. Entrez, entrez, citoyens, vous y voyez la fameuse bataille des Pyramides remportée par le général en chef Bonaparte sur le féroce MouradBey, le plus puissant chef des Mamelucks. Vous y voyez encore la grande bataille de Marengo remportée par le premier consul Bonaparte. Vous remarquerez dans le coin à gauche la mort du citoyen général Desaix , qui tombe dans les bras de son aidede-camp en prononçant ces paroles mémorables : — Allez dire au premier consul que je meurs avec le regret de n'avoir pas assez fait pour la république. — Entrez, entrez, citoyens; on ne paie qu'après avoir vu, et si vous n'êtes pas contens, on ne vous demande rien, absolument rien, rien du tout. Entrez, entrez, citoyens.

LABREDÈCHE. Le grand homime est-il bien ressemblant ?

LE SALTIMBANQUE. Parfaitement.

LABREDÈCHE. Îl faut que j'entre là ! et de l’enthousiasme ! — On dit que le premier consul sait tout ce qu’on dit de lui en bien ou en mal. Ce sera une apostille pour ma pétition.

LE SALTIMBAMQUE, ox Lorrain. Pardon ®! citoyen, on n'entre pas ici avec sa pipe.

LORRAIN. Comment, muscadin, on n’entre pas avec sa pipe ? Figure-toi donc qu’avec cette pipe je suis entré dans des palais égyptiens , que ta cabane et tout ton mobilier, toi compris, seraient passés par le soupirail de la cave... F cle ROAU Le:

LE SALTIMB8ANQUE. C’est possible, parce qu’en Egypte, tout le monde fume.

LORRAIN. C’est juste.

LE SALTIMBANQUE. Mais ici ça gène la société.

LORRAIN. C’est juste qu'on t’a dit. Qu'est-ce que tu veux de plus ?

(Il entre.)

UN MARCHAND. Achetez , achetez — Citoyenne , un beau parapluie. — Citoyen, un belle canne.

un cRIEuR. Voilà ce qui vient de paraître à l'instant. C’est la marche de la cérémonie qui aura lieu demain, pour le couronnement du premier consul Bonaparte, sous le nom de Napoléon I, empereur des Français, avec le détail des rues où passera le cortége. Voilà ce qui vient de paraître à l'instant sur le Moniteur. C’est le détail... F

UN paSssANT. Combien ?

LE crieur. Deux sous... Voilà ce qui vient de paraitre.

LE PASSANT. C’est bon à savoir. Sijene réussis pas ce soir, — ch bien! demain, d’unefenêtre, d’un grenier nous verrons. — Il devait être ici de sept heures et demie à huit heures. (Donnant son papier à un homme du pruple.) Eh bien? qu'est-ce

‘que tu dis de cela, toi?

L'HOMME. Je dis que ça sera une belle cérémonie.

LE PASSANT. Et tu es content ?

L'HOMME. Tiens, je crois bien! — ya distribution gratis.

LE PASSANT. Et voilà le peuple sur lequel nous comptons! — De quel quartier es-tu, citoyen ?

L'HOMME. Faubourg Saimt- Marceau, connu dans la révolution.

LE PASSANT, Eh! qu'est-ce que pense ton faubourg si républicain ?