Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

TROIS HOMMES A LA ROUE 3

trois innocents d’une mort épouvantable. Robespierre n'eut pas tort de consacrer à l’un d’eux quelques pages laudatives.

Victimes d’une absurde et monstrueuse calomnie, quatre paysans avaient été, pendant plusieurs années; trainés de prison en prison ; l’un était mort de ce régime ; le 11 août 1785 une sentence du bailliage de Chaumont avait déclaré les trois autres, Lardoïse, Simare et Bradier, convaincus de vols nocturnes avec violentes et elfractions, et les avait condamnés aux galères perpétuelles.

Le 20 octobre suivant, un arrêt du Parlement de Paris infirmait la sentence, et changeaït cette peine en celle de la roue.

Il n’est pas inutile de rappeler ici que le supplice dé la roue consistait à placer le condamné les jambes écartées et les bras étendus sur des poutres disposées en croix de saint André, et entaillées sous chaque membre, de façon à laisser un espace vide : cela pérmettait au bourreau de briser convenablement, à coups de barre de fer, les bras, les jambes et la poitrine. On exposait le patient ainsi désarticulé sur une roue de carrosse, au bout d’un poteau; la mort tardait quelquefois à venir, et le plaisir