Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

124 NOTES DE POLICE

—. Etouffez le soulèvement! dit-il. Vous servirez ainsi dignement la France et l'humanité ! Songez à l'obligation où nous nous trouverons de sévir cruellement. Pensez aux vies inutilement sacrifiées, aux veuves et aux.orphelins que la répression ne manquera pas de faire! Ce sera la fin de votre malheureux pags... Je vous donne vingt-quatre heures pour réfléchir.

De Malartic semblait peu convaincu :

— Que puis-je faire! s’écria-t-il, impatienté. Vous voudriez que je trahisse ma cause !

— Jamais !.…

— Pourtant.

Fouché, qui était resté assis devant sa table de travail, se leva d’un bond, et, après un regard circulaire, comme pour s'assurer que personne ne les écoutait :

— Votre cause ?.., Vous la sauvez!

Et ïl expliqua, à voix chuchotante, que l’anéantissemént des populations de l'Ouest porterait un coup fatal à la monarchie, tandis qu’une entente pour l’apaisement laisserait s'endormir la vigilance de Napoléon, et qu’alors…

Il n’achevait pas la phrase commencée.

Malartic, interloqué, lui dit à brüle-pourpoint :

— Vous êtes donc avec nous, monsieur le due ?