Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

30 NOTES DE POLICE

Son intervention ne cessa point d’être utile à Berceau; car, si ce dernier fut acquitté à l’unanimité et réintégré dans son corps, il n’en eut pas moins à compter avec les persécutions les plus odieuses. Malgré les ordres formels du ministre de la Guerre, malgré les injonctions répétées de M. de Caulaincourt, M. de Pully, le nouveau colonel du 8° régiment de cavalerie, se refusait à recevoir « un homme qui s'était fait renvoyer »; et, quand, sur une démarche comminatoire de Le Bas près du ministre Servan, le 16 avril 1792, on consentit enfin à accueillir Berceau, une cabale savamment organisée parvint à lui rendre insupportable son retour au corps.

Deux ans après la décision de la Cour martiale, le 13 pluviôse an II (2 février 1794), Le Bas, alors commissaire aux armées du Nord avec Saint-Just, avait le plaisir d’embrasser son ancien client (1). Berceau s’était vengé de toutes les injustices, en se battant bravement pour son

pays.

ment probe, fidèle à ses convictions comme à ses amitiés, grand par son amour de la liberté, il fut l'un des agents les plus vigoureux de la victoire de nos armées,

(1) Lettre de Le Bas (Archives nationales, A, B. XIX,) 1194,