Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

UN PROCÈS EN RÉVISION MILITAIRE 29

personnes honorablement connues, venant affirmer que le sieur Aldeberth a payé à boire « tant qu'ils ont voulu » aux cuirassiers déposant contre Berceau? Que dire de l’un de ces témoins complaisants, qui reçoit du même individu 12 francs pour déposer « comme il faut » et qui en oublie, le lendemain, de rentrer dans sa compagnie ? Que dire de cette promesse de ne point se plaindre, proférée solennellement et . violée par d'Arthaud, dénonciateur apparent ? Et quelle idée se fait-on de la justice lorsqu'on la voit recevoir, sous la foi du serment, la déposition du sieur Aldeberth, qui est le vrai dénonciateur? Enfin, pourquoi des chefs militaires ont-ils été au département pour solliciter la suppression des bons témoignages dont la municipalité de Frévent couvre l'accusé? Quelle est cette atroce et vile coalition ?... Messieurs, vous ferez justice, en décidant que Berceau n’est pas coupable. »

C’est ainsi que parla le jeune avocat qui, quelques mois plus tard, devait se faire une place glorieuse dans l’histoire de la Convention (1).

(1) Le Bas, qui avait alors vingt-sept ans, fut élu représentant du peuple et siégea dès septembre 1792. Essentielle-