Oeuvres diverses, S. 231

ÉTUDE CRITIQUE

SUR

JULES SIMON ET SON ŒUVRE

L'Eglise a deux loisirs : la chasse et la pêche. Après avoir manié pendant quelques siècles l'épée de saint Pierre, celle sent parfois le besoin de reprendre ses filets de Génésareth. Alors on voit, revenu sur l’eau, un doucereux et modeste personnage, à mine et à parole onctueuses, poli, insinuant, accort et surtout de bonne composition : il connaît à fond les, faiblesses humaines, sait au juste le vrai et le faux de toutes les opinions, reproche tendrement à la raison son aveugle défiance envers la foi, cet inépuisable trésor de splendeurs et de miséricordes, et peut répondre aux questions indiserètes: « Mon but est la gloire de Dieu. »

Le seizième siècle inaugure cette ère de métamorphoses. Le jésuite, naguère, maniait le couteau, versait le poison et conduisait les bandes dégilly et de Wallenstein ; subitement tranformé, il manie la rhétorique, verse le pardon, et, par des chemins jonchés de fleurs, conduit les consciences au salut. Un carnaval religieux, inconnu jusqu'ici, parcourt et étonne le monde. Brahmane dans l’Inde, idolätre en Chine, communiste au Paraguay, le jésuite se fait philosophe en France pour la plus grande gloire de Dieu ; il invente