Oeuvres diverses, S. 242

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nastères, tout l'impur fétichisme de l’époque la plus misérable des siècles. Et jamais, depuis Pascal, labétissement n’a trouvé un plus fervent apôtre :

« Essayez d'expliquer rationnellement les détails « d'un culte quel qu'il soit, vous tomberez dans l’ab« surde. Essayez de les prendre au pied de la lettre, « vous tomberez dans la superstition la plus niaise… « L'Eglise catholique fait parler à plus des trois quarts « de ses fidèles une langue qu'ils n’entendent pas. « Qu’ont-ils besoin de l'entendre? Il suffit que la loi « soit dans le symbole ; la dévotion est dans le chant « de l'orgue. Elle fait répéter cent fois en une heure la « même prière ; c’est une basse monotone, mais sur « cette basse l'amour jette ses éblouissantes brode« ries. » |

L'idéal social de Simon et de ses acolytes est un troupeau de Chinois, hébétés par l’opium, poursuivant dans un sommeil inquiet, des rêves de ciel, de paradis et d'enfer. Mais la raison vient enlever l'humanité à ect épouvantable cauchemar, la science emporte d’un souffle ces vapeurs maladives, élève, sur les ruines des chapelles et des calvaires, ses temples de justice et de liberté, et, prenant les peuples par la main, les arrache à ce champ de convulsionnaires pour une existence de lutte, de combat et de gloire. Les fourbes qui spéculent sur l’avilissement des nations se retournent alors contre ce trouble-fête, les bouches mielleuses grimacent l’anathème et l’ouvrage du philosophe se mêleaux foudres de Dupanloup : « Quoique les opinions maté« rialistes commencent heureusement à disparaître (on « n'entend donc pas les bruits de la rue dans votre « oratoire capitonné), elles ont passé sur la France à la « fin du dix-huitième siècle et pendant tout le premier « quart du dix-neuvième. Elles ont certainement eu « pour effet de dégoûter les esprits de tout ce qui est spéculation pure. Nous avons de leur longue domi-

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