Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

DÉTAILS SUR LA SOCIÉTÉ D'OLTEN 195

professeur en théologie de Zurich, étique et jaune, à dents de cheval. Il avait jeté sur la nuque de son long col une ample perruque à marrons, dont la moitié, prise dans le collet de son habit, donnait, à ce qui restait extérieurement, l’air d’une queue de perroquet déjetée. Plus loin, un petit pasteur pâlot de Neufchâtel, coiffé en jockey, faisait le joli cœur auprès d’une Bâloise au bec serré, qui ne riait que du coin d’une lèvre. Le petit coquin avait à son autre côté une baillive à triple menton du pays de Berne ; vieille vache qui, d’un bout de la table à l'autre, appelait son mari avec une voix d'homme, et disait toujours : Monsieur le Pailif! — Le président de la société, M. Orelli, de Zurich, était assis au milieu de la table. Ilavait devant lui une petite statue en bois, travaillée par Trippel, le plus habile sculpteur de la Suisse, et représentant leur grand Guillaume Tell au moment où son fils, qu'il embrasse, lui rapporte la pomme percée sur sa tête, et la flèche passée au travers. Cette statue est d’une grande expression. 7el{ est adossé contre un tronc d'arbre, sur lequel s’élève une large coupe de la liberté. Un étranger qui arrive, et dont les idées sont en-