Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

196 DÉTAILS SUR LA SOCIÉTÉ D'OLTEN

core poétiques, admire cet ornement simple et auguste.

Lorsque le repas fut vers sa fin, ilsurvint une demi-douzaine de musiciens coureurs de villages. Ils se placèrent devant nous en demi-cercle ; au milieu, une bonne maman en cornette, apparemment la grand'mère de la troupe, tenait dans son bec une clarinette qu'elle maniait avec dignité. Deux grandes filles bien bâties, établées à chacun de ses flancs, et affublées d’un chapeau rond, donnaient du cor; tandis qu'un ménétrier et un petit bonhomme fermaient les deux bouts de ce chœur grotesque, l’un par une flûte, l’autre par un violon. Je n’ai jamais rien entendu de plus aigre et de plus discordant que ce concert de famille. Ils entonnèrent une musique suisse : à l'instant, à mon grand étonnement, chacun des convives tira un papier de sa poche, et vieux ou jeunes, femmes ou prèlres, depuis le petit ministre jockey jusqu’au curé calotte à l'oreille, tout le monde se mit à chanter une chanson nouvelle, composée pour Ol{en par un jeune ecclésiastique de Lucerne. Voici la traduction de cette chanson allemande, dont l’air est agréable et parfait pour de pareilles occasions. Il fut inventé