Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

202 DÉTAILS SUR LA SOCIÉTÉ D OLTEN

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président semblät promettre à un Français peu d’égards de sa part, je puis dire que je me suis trompé, il m'a comblé d’amitiés et de soins : il venait toujours me chercher pour causer. Nous allämes l’après-midi nous promener deux heures sur une jolie terrasse que les capucins d’Offen ont sur le rivage de l’Aar. Là, M. Orelli m'entretint avec passion de la littérature française. Il passa en revue tous les bons livres, tous ceux dont la lecture avait charmé sa jeunesse ; il me demandait si on les aimait encore ; et chaque fois que je l’en assurais, il semblait renaître aux jouissances de ses premières années. La conversation nous ramena sur la littérature allemande, dont il parla en homme qui la possède, et qui sait la faire valoir. Mais M. Orelli se ressouvint qu’il était président. Il fallut aller rejoindre ses compatriotes. Au retour de la capucinière, je trouvai toute la société répandue dans la grande rue d'Olten. Les uns étaient assis à la porte des auberges, les autres se promenaient. IL y avait des tables couvertes de théières et de bouteilles de bière; déjà l’on recommençait à boire; tous les arrivants, tous, sans exception, fumaient une pipe, c'était une odeur qui vous suffoquait, et