Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

ÉLOGE D'ATHANASE AUGER 235

nait de l’indignation, et à qui l’indignation donnait de l’éloquence ; Isée, dont le mérite fut une raison véhémente, dont la gloire fut d’avoir été choisi par Démosthène, qui voulut être son disciple, et dont le talent se retrouve tout entier dans Bourdaloue ; Andocide et Dinarque, qui se composèrent une réputation en s’ajustant avec une sorte de mérite quelques-unes des qualités de leurs prédécesseurs ; Gorgias et Alcidamas, qui, succédant à de beaux génies, n’eurent que la ressource d’être de beaux esprits ; et Cicéron, dont l'immense gloire interdit l'éloge, et qui coûta trente ans d'étude et de respects à l’abbé Auger, avant qu’il osât en publier quelques discours, quoiqu'il les eût traduits tous; et saint Chrysostome, qui, recommençant un autre ordre

’éloquence, moins parfait en apparence que l’orateur d'Athènes et celui de Rome, mais mieux organisé peut-être que chacun d’eux, et digne de figurer dans cet inaccessible triumvirat, fut une des âmes où la nature se plut à répandre le plus de sensibilité, d’abondance, de magnificence et de vertus.

Permettez-moi, messieurs, d'abandonner cette énumération. Il faudraitsortir des limites d’un dis-