Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

240 ÉLOGE D'ATHANASE AUGER

Auger, et ils devront s’en glorilier à leur tour, en se souvenant que cet ami fut un sage.

Je me reproche en quelque sorte, messieurs, de vous entretenir des écrits de l'Abbé Auger, lorsque j'aurais dû vous avoir déjà parlé d’un autre sentiment non moins cher à son cœur que le sentiment de l’éloquence (et pour lui, sans doute, ce n’est pas dire peu); la révolution le trouva au milieu des républiques de la Grèce, et cette âme si pure, si remplie de la dignité de l'homme et du droit éternel qui consacre son égalité, n’eut besoin d’aucun effort pour se livrer sincèrement, dans sa patrie, à ces mêmes jouissances que son imagination avait tant de fois savourées dans l’histoire; bonheur, pour le remarquer en passant, qui n’a pas également touché tous les gens de lettres; mais l'Abbé Auger, digne de connaître et de partager les émotions des orateurs qui, dans tous les siècles, ont plaidé la cause de l'humanité, suspendit aussitôt ses travaux. Trop heureux de pouvoir adresser à des assemblées de Français le langage des Romains et ces mêmes périodes que les Grecs s’affranchissant de l'esclavage avaient rendues, en quelque sorte, les formules oratoires de la liberté, on le