Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

(sepremBre 1785) 19

voit auprès du tiroir d'en haut, qu’un livre, qui est apparemment son livre de pensées. Auprès de son secrétaire, qui est toujours ouvert, est le fauteuil sur lequel il est toujours assis, et dans un coin de la chambre est une petite table noire pour son copiste.

Il ne prend la plume que lorsqu'il a longtemps médité son sujet, et encore une fois, n’a guère d'autre papier que celui sur lequel il écrit. Cet ordre de papiers est plus nécessaire qu’on ne croit. M. Necker le recommande avec soin dans son livre ; l'abbé Terray le pratiquait de même. L'ordre que l’on contemple autour de soi se répand en effet sur nos productions. Si un écrivain aussi célèbre, et surtout si deux contrôleurs généraux aussi laborieux ont donné pareil exemple, il serait bien difficile qu'il restât des prétextes pour ne point l’imiter.

Je reprends la journée de M. de Buffon. A neuf heures, on lui apporte à déjeuner dans son cabinet, ou bien quelquefois, il le prend en s’habillant. Ce déjeuner est composé de deux verres de vin et d’un morceau de pain ; il travaille ensuite jusqu’à une ou deux heures. Il revient alors dans sa maison. Il dîne, il aime à diner longtemps ;