Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

(SEPTEMBRE 1785) 49

du bonheur qu'elle assure ; il me dit qu'il s'était toujours placé hors de la société, que souvent il avaitrecherché des savants, croyant gagner beaucoup dans leur entretien ; qu’il avait vu que pour une phrase quelquefois utile qu’il en recueillait, ce n’était pas la peine de perdre une soirée entière; que le travail était devenu pour lui un besoin, qu'il espérait s’y livrer encore pendant trois ou quatre ans qui lui restaient à vivre, qu'il n'avait aucune crainte de la mort; que l’'idée d’une renommée immortelle le consolait ; que s’il avait pu chercher des dédommagements de tout ce qu’on appelle des sacrifices au travail, il en aurait trouvé d’abondance dans l’estime de l’Europe, et les lettres flatteuses des principales têtes couronnées. Ce vieillard ouvrit alors un tiroir, et me montra une lettre magnifique du prince Henri, qui était venu passer un jour à Montbard ; qui l'avait traité avec une sorte de respect; qui, sachant qu'après son dîner il avait coutume de dormir, s’était assujetti à ses heures ; qui venait de lui envoyer un service de porcelaine, dont lui-même avait donné les dessins, etoù des cygnes sont représentés dans toutes leurs attitudes, en mémoire de l’histoire du 4