Portalis : sa vie, et ses oeuvres

LE CODE CIVIL M nonçaient à l’opinion publique comme infectés de l’esprit jacobin. M. de Montlosier, émigré chagrin et bizarre, tour à tour démocrate et féodal, se signalait surtout par l'injustice et l’äpreté de ses critiques.

Portalis lui répondit dans un opuscule plein de bon sens et de finesse !: il justifia sans peine les rédacteurs du Code des reproches de jacobinisme et d’immoralité ; il eut soin, en outre, de rappeler doucement à M. de Montlosier qu'avant de se constituer le champion de la justice et de la raison, il aurait dû s’en inspirer davantage en discutant.

L’indifférence que rencontrèrent les critiques de M. de Montlosier rendit inutile la publication de la réponse préparée par Portalis; mais les attaques du Fribunat avaient une tout autre importance. La lutte s’engagea devant le Corps législatif, sur le Titre préliminaire, dans les derniers jours de frimaire an X (décembre 1801). Portalis, Boulay de la Meurthe et Berlier étaient chargés de la soutenir au nom du Conseil d'État; Andrieux, Thiessé, Favart démandaïent , comme orateurs du Tribunat, le.rejet du Titre préliminaire. Portalis repoussa lé premier les critiqües d’Andrieux. Dans un discours substantiel, animé, logique et spirituel, 1l réfuta successivement toutes les objections du Tribunat et prouva, en termes qui n’admet-

L. Examen des diverses observations proposées contre le projet de Code Civil; inséré dans les Discours, rapports et travaux inédits sur le Code Civil, publiés par M.le Vte Porialis. Paris, 184%, 1 volume in-8, pages 62 à 89.