Portalis : sa vie, et ses oeuvres

LE CODE CIVIL 2 oubliait que les femmes n’ont pas seules besoin de frein, et que les mettre entièrement à la discrétion de leurs maris, c’est exposer la famille à une prompte désorganisation; il acceptait surtout un dangereux sophisme, en croyant qu’il faut des lois faciles à une société relâchée, tandis que le devoir du législateur est, au contraire, de livrer un perpétuel combat aux facheuses tendances de son époque et de réagir sans cesse contre Pinvasion du mal dans la vie sociale.

Cette erreur fat démontrée, à plusieurs reprises, au Premier Consul, soit par Tronchet, soit par Portalis ; mais il n’en maintint pas moins son opinion, qui finit par triompher. Il dut, toutefois, en présence de lopposition à peu près unanime du Conseil d'État, renoncer à l'établissement du divorce pour incompatibilité d’humeur et consentir à ce qu’on exigeat le consentement mutuel des époux ainsi que l’assentiment de leurs plus proches parents: combinaison moins défectueuse que la première, mais néanmoins dangereuse, illusoire, et contre laquelle Portalis protesta jusqu’à la fin de la discussion.

Il traita, peu de temps après !, une autre question no moins importante, qui touche aux intérêts fonda mentaux de la société et qui se lie d’nne manière intime à la législation sur le mariage : la liberté dettester.

Le droit de testeAg été, de tout temps, Pobjet de sérieuses et longues controverses. Législateurs, économistes, philosophes, moralistes ont tour à tour étudié

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