Portalis : sa vie, et ses oeuvres

LE CODE CIVIL 235 ce but, et Portalis le présenta au Corps législatif, Ainsi, après avoir posé la première pierre de l'édifice, il était chargé d’en élever le couronnement, et son nom se retrouvait au dernier jour comme au début de ces mémorables discussions. Par cette désignation si honorable, le Premier Consul reconnaissait, d’une manière éclatante, l’utilité du concours que Portalis n’avaït cessé de lui prêter, il semblait le désigner comme l’interprête le plus autorisé du Code et le placer au premier rang des jurisconsultes éminents qui avaient élaboré la nouvelle législation de la France. Portalis comprit parfaitement le caractère de la mission qui lui était confiée et il s’en acquitta en véritable homme d’État. L’exposé des motifs dont il fit précéder le projet de loi de codification est un modèle d’éloquence politique. Dans un style élégant et expressif, clair et concis, il dégage et met en relief la pensée supérieure qui inspira le Code et la portée sociale de ce grand acte. Plaçant la législation civile de l’ancien régime en regard de celle qui venait d’être votée et mesurant l’espace parcouru, il insiste sur l’importance et la rapidité des progrès accomplis. Il rappelle que, pendant des siècles, les plus grands esprits de la France avaient entrevu le but sans pouvoir l’atteindre et appelé de leurs vœux une réforme qu’il ne leur était pas donné de réaliser. Il rattache le Code à ses véritables origines, à toutes les œuvres législatives qui ont illustré le règne de nos plus grands rois, et dont il est le termeet le complément. Avecune vérité plus flatteuse que toute hyperbole, il montre dans le Premier Consul promul-