Portalis : sa vie, et ses oeuvres

LE CONCORDAT 243 position de négocier un Concordat. Il voulait réagir contre les funestes traditions de la Convention et vivifier, pendant qu’il en était temps encore, les germes de rénovation religieuse que la tempâte révolutionnaire n’avait pas entièrement détruits. Catholique de naissance, d’inclination et de souvenirs, il était persuadé que le christianisme n’avait rien d’inconciliable avec les principes des sociétés modernes ; il pensait, au contraire, que plus une nation est attachée aux idées de liberté et d'égalité, plus il importe que sa constitution politique s'appuie sur de fermes croyances et qu'entre ses citoyens, divisés par les luttes politiques, la communauté de foi religieuse maintienne un lien sacré de concorde et de paix.

Telle était alors sa conviction profonde. T1 Pexprimat, à la veille de Marengo, avec une rare éloquence : <_.…. Les philosophes modernes, disait-il au clergé de Milan, le 5 juin 1800, se sont etforcés de persuader » à la France que la religion catholique était l'impla» cable ennemie de tout système démocratique et de » {out gouvernement républicain. L'expérience a » détrompé les Français, et les a convaincus que, de » toutes les religions, il n’y en a pas qui s'adapte comme la catholique aux diverses formes de gouver» nement, qui favorise davantage , en particulier, le 8ouvernement démocratique républicain, en établisse mieux les droits et jette plus de jour sur ses principes. Moi aussi je suis philosophe, et je sais que, » dans une société quelle qu’elle soit, nul homme ne saurait passer pour vertueux et juste, s’il ne sait d’où

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