Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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+ ilvient et où il va. La simple raison ne saurait nous » fixer là-dessus ; sans la religion, on marche conti» nuellement dans les ténèbres; et la religion catho» lique est la seule qui donne à l’homme des lumières » certaines et infaillibles sur son principe et sur sa fin dernière. Nulle société ne peut exister sans morale; » iln’y a pas de bonne morale sans religion ; il n’y a donc que la religion qui donne à l'État un appui ferme et durable. Une société sans religion est » comme un vaisseau sans boussole : un vaisseau,

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dans cet état, ne peut ni s’assurer de sa route, ni es-

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pérer d’entrer au port. Une société sans religion, tou-

jours agitée, perpétuellement ébranlée par le choc des passions les plus violentes, éprouve en elle-même toutes les fureurs d’une guerre intestine qui la préci-

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pite dans un abime de maux, et qui, tôt ou tard, entraîne infailliblement sa ruine.

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» La France, instruite par ses malheurs, a ouvert

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enfin les yeux ; elle a reconnu que la religion catho-

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lique était comme une ancre qui pouvait seule la fixer » dans ses agitations et la sauver des efforts de la tempête; elle l’a, en conséquence, rappelée dans son

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» sein !. »

La réponse à ces nobles paroles était faite d’avance. Dès 1797, dans une homélie célèbre adressée par Pie VII, alors évêque d’Imola, au clergé et aux fidèles de son diocèse, le pieux et pacifique pontife avait abordé la question des rapports de l’Église avec les

1. Correspondance de Napoléon Ier, tome VI, page 426. ’