Portalis : sa vie, et ses oeuvres

LE CONCORDAT 251 il est vrai, d’une manière précise, la part que prit Portalis aux longues et difficiles négociations qui précédèrent la signature du Concordat. Joseph Bonaparte , l’abbé Bernier et le Conseiller d’État Cretet étaient, en effet, les seuls plénipotentiaires en titre; mais il n'est pas douteux que, dans le cours de ces débats mémorables qui se prolongèrent pendant plus de cinq mois, le Premier Consul, toujours soucieux de s’entourer de lumières et de conseils, n’ait souvent eu recours aux connaissances spéciales de Portalis. Celui-ci ne possédait pas seulement de véritables trésors de science ecclésiastique ; il se trouvait encore, par suite de circonstances particulières, le confident et l'interprète naturel des vœux du clergé gallican. Depuis son retour à Paris, il s'était entouré de sa famille et il avait notamment appelé auprès de lui un de ses neveux, qu’il aimait comme un fils, l’abbé d’Astros, depuis cardinal. Ce jeune prêtre venait à peine d'entrer dans les ordres ; mais il avait, dès ses débuts, fixé sur lui l’attention : à une droiture inaltérable, à un caractère ferme sans roideur il joignait une grande éloquence naturelle, une science précoce et les manières les plus séduisantes. IL n’avait pas tardé à entrer en relations avec plusieurs membres du clergé de Paris, et son modeste cabinet d'étude était bientôt devenu Le rendezvous des ecclésiastiques les plus distingués, appartenant surtout à la congrégation de Saint-Sulpice, On y voyait l’abbé Duval, qui s’était spontanément présenté pour assister Louis XVI à ses derniers moments ; l’abbé Frayssmous, qui préparait ses conférences ; ses deux