Portalis : sa vie, et ses oeuvres

LE CONCORDAT

Lo

du Concordat que des conseils pleins de sagesse et de tolérance. Aïnsi, ce fut d’après ses avis que les plénipotentiaires refusèrent de déclarer le catholicisme re/igion dominante et se bornèrent à constater, dans le préambule du Concordat, qu'il était la religion de la majorité des Français”!. La part indirecte qu’il prit, en beaucoup d’autres circonstances, aux conférences préparatoires, est demeurée dans l'ombre ; mais tout autorise à penser qu’elle fut considérable et que Portalis était déjà le conseiller ordinaire du Premier Consul en matière religieuse, bien avant que le Concordat eût été signé (15 juillet 1801), et qu’un arrêté consulaire du 16 vendémiaire an X (8 octobre 1801) l’eût officiellement chargé de toutes les affaires concernant les cultes. À partir de cette époque, Portalis fut Ministre des Cultes, bien qu’il n’en eût pas encore le titre. Il était autorisé à travailler directement avec les Consuls ; il avait pour attributions : « 1° de présenter les lois, règle» ments, arrêtés et décisions concernant la matière » des cultes; 2° de proposer à la nomination du Pre» mier Gonsul les sujets propres à remplir les places de » ministres des différents cultes ; 3° d’examiner, avant » leur publication en France, tous les rescrits, bulles » et brefs de la cour de Rome; 4° d’entretenir toute » correspondance intérieure relative à ces objets2. » Ces fonctions étaient aussi nombreuses que délicates ; cependant Portalis avait à remplir une mission plus difficile encore et dont l’arrêté consulaire ne faisait pas

1. P. Caussette. Vie du cardinal d'Astros, page 78. 2. Artaud, Histoire de Pie VIT, 1ome Ier, page 188,