Portalis : sa vie, et ses oeuvres

336. PORTALIS

évêchés, il stipulait l'établissement de nouvelles circonscriptions diocésaines et déterminait les formes dans lesquelles auraient lieu la nomination et l'institution canonique des prélats ; mais là s'était arrêtée la prévoyance des négociateurs. Rien n’indiquait dans les rangs de quel clergé serait recruté l’épiscopat, et le Pape semblait autorisé à conclure de ce silence qu’on avait eu uniquement en vue le clergé non constitutionnel. Ni aux yeux du Souverain Pontife, niaux yeux du clergé orthodoxe, il n'était possible de choisir des évêques parmi les prêtres assermentés, naguère encore frappés de condamnations canoniques et devenus, pour la plupart, justement suspects aux populations catholiques. Fils de la Révolution et chef d’un grand État, le Premier Consul était amené à envisager la situation sous un autre aspect. Il refusait de se prononcer sur les dissentiments théologiques qui avaient séparé le clergé constitutionnel de son chef spirituel, il s'en tenait au principe de réconciliation universelle qui faisait sa grandeur et sa force et qu'il voulait introduire dans l’Église. Son programme politique était d'appeler à lui, sans distinction de naissance ni de parti, tous les hommes de cœur et de talent; il avait commencé par appliquer cette règle de sage politique à son entourage immédiat, il avait étendue successivement et avec un égal succès à la magistrature, à l'administration, à l’armée : il voulait que le clergé y fût soumis à son tour. Les déplorables effets du schisme l'avaient frappé : il y voyait une cause d’affaiblisse-