Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

118 REFLEXIONS : :

» vous conviennent plus. Vous aurez donc toujours des repré » sentans, mais vous n’aurez jamais de maîtres.

» Vos dépenses seront com munes; nul ne sera dispensé d'y » contribuer ; chacun y fournira selon sa fortune ; et elles se» ront réparties par des hommes que vous aurez choisis : et, » quoique les lois que vous aurez faites et les magistrats que » vous aurez choisis veillent pour vous, chacun de vous aura » le droit de se plaindre aux autorités établies des injustices » qu'il aura souffertes; car vous n'êtes réunis que pour être » libres, tranquilles et heureux.

» Hommes frères, Souvenez-vous-que vous l’êtes de tout le: » genre humain. Respectez les droits des peuples vos voisins » comme vous voulez qu’ils respectent les vôtres ; n’entrepre» nez aucune guerre dans un esprit de conquête; mais défen» dez-vous avec courage quand vous serez attaqués, car votre - » Cause sera juste. » , Maintenant; si l’histoire ditun jour à la postérité, « À peine » ce peuple sage eut-il prononcéces paroles, que tous les peu» ples voisinsse jetèrent sur lui pour le détruire ; » que penseront nos neveux d’un siècle aussi barbare ? Mais ce m'est pas ce que dira l’histoire : elle tracera en caractères de feu la fameuse et inutile ligue des rois, qui n’est pas la ligue des peuples.

XXIX. =.

J'exrexps dire quelquefois que les Français auraient dû se contenter de poser des principes pour eux, sans les répandre chez les autres peuples. Mais , de bonne foi, est-ce leur faute si leurs principes sont si généraux qu’ils conviennent à tous les hommes de tous les temps et de tous les pays ? N'est-ce pas même une preuve de la bonté de ces principes, qui ne dépendent ni des siècles, ni des préjugés, ni des climats ? Les ont-ils inventés par malice et pour faire pièce aux rois et aux puissans ? Refuse-t-on de prendreunremède parce qu'il pourrait guérir d’autres malades? Et quel homme serait assez fou pour ne pas rebâtir sa maison .délabrée, parce que d’autres seraient tentés de reconstruire la leur? Si la langue française <stentendue de toute l'Europe, est-ce la faute des Français ? Et, de peur d’être écoutés et imités, devaient-ils se taire ou -

parler uné autre langue que la leur? ce

XXX.

La constitution française est fondée sur les principes de la plus saine morale ; sur la justice; car elle veut quenulne fasse .