Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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POLITIQUES. . 117

réunir au printemps pour tuer les Français, égorger leurs femmes, et brüler leurs villes et leurs moissons, et leur faire une guerre cruelle, parce que les Français on déclaré quetous les hommes sont frères et qu'ils ne veulent faire la guerre à personne. Cette démence était-elle croyable ?

XX VII.

Que diraient les Suédois, qui tiennent maintenant leurs états-généraux; les Polonais, qui se sont donné une constitution à leur gré, si nous leur envoyions quatre cents mille soldats pour ravager leur pays, et les punir de ce qu’ils se donnent des lois à leur fantaisie et non pas à la nôtre ? Que nous sommes des fous, des barbares, un peuple forcené, qui devrait disparaître de dessus le globe.

XX VIII.

Quaxp des peuples errans, que le lien social réunit pour la première fois, ouïrent annoncer, au nom du ciel, les premières lois de civilisation, entendirent-ils des vérités plus sublimes que celles qui, dans notre dégénération, ont été proclamées au nom'des Français? Elles ont dit :

« Hommes réunis pour vous donner des lois, vous appor» tez tous ici un droit égal : celui qui est le plus reculé dans » cette foule immense aura le même droit à la protection com» mune; tous les priviléges sont abolis. Vos propriétés seront » également protégées; car vous les apportez dans la société » commune; nulle main téméraire n’osera y attenter. Vous » serez libres dans vos pensées, dans vos opinions, dans vos » actions, dans vos discours, dans vos écrits, dans votre né» goce, dans vos maisons, à la ville, aux champs, en voyage. » Tout ce que la loi vous demande, c’est de ne nuire à per» sonne, comme vous souhaitez que personne ne vous nuise. » Que tous veillent pour tous; que la personne de chacun de » vous soit mise sous la sauve-garde de tous les autres ; et que » des hommes choisis parmi vous et par vous veillent plus par» ticulièrement à votre sûreté,

»*1l vous faut des“lois, précisément pour que vos droits » soient maintenus, et qu'aucun n'ose y porter atteinte, mais » ces lois seront l'expression de votre volonté. Ce ne sera pas » un homme qui vous les'donnera, car il penserait à lui plus » qu’à vous. Ce seront des hommes choisis par vous qui les » feront; mais le droit de souveraineté vous reste: toujours, » parce que vous avez celui de changer vos lois quand elles ne

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