Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3, S. 226

LEGISLATIVE. 187 a ——. —

. INTRODUCTION.

L'isromx de l'assemblée législative n’est, en quelque sorte, que celle du dix août, préparé pendant dix mois.

Neuf années se sont à peine écoulées depuis cette époque, et la plupart des hommes qui y ont attaché leurs noms, ne sont plus. Les vainqueurs furent impitoyables envers les vaincus; ils le furent également envers eux-mêmes dans leurs épouvantables divisions. Plusieurs d’euxont laissé une mémoire regrettée des partis ou des factions qui se sont formés sous leur

. conduite. Quelques-uns ont inspiré un intérêt plus général, par des talens qui s’annoncèrent avec éclat, mais dont une mort prématurée ne permit pas le développement, ét par des vertus qui ne trouvèrent pas une direction assez sûre dans des temps de discorde. Il serait injuste etcruel de poursuivre leurs noms de la responsabilité de tous les fléaux qui vinrent à la suite de leur entreprise. Il serait lâche et inutile de dissimuler le vice d’un grand nombre de moyens qu'ils employèrent. Quant aux actions qui eurent tous les caractères et les plus affreux résultats du crime, il n’est permis, dans aucun temps, de chercher à en adoucir l’horreur.

Nulle conspiration n’offre moins d’obseurité, et n’est plus facile à écrire, que celle qui renversa Louis XVI, non pas du trône de ses pères { car l'assemblée constituante avait abattu celui-ci), mais du trône constitutionnel où elle venait de l’asseoir avec si peu de précautions.

Cette conspiration fut faite à haute voix, sans cesse annoncée par ses auteurs, et tous les jours essayée. Jamais orage ne fut pressenti plus long-temps d'avance, et ne fut jugé plus inévitable par ceux qu’il devait envelopper. Le détail des intrigues secrètes entre les conjurés, explique pourquoi la grande catastrophe tarda à éclater, et pourquoi elle éclata d’une manière si désordonnée etsi terrible.

J'ai à retracer la dernière et cruelle année d’un règne com mencé sous de fortunés auspices. Je rappelerai les fautes de Louis, de sa cour et de ses conseils; je laisserai les faits le justifier de plusieurs crimes imaginaires; je ne chercherai, ni à exalter, ni à affaiblir la pitié qu’on doit à des malheurs sans mesure, Quels que soient les jugemens contraires qui se prononcent sur la conduite et le caractère de Louis, je ne répéte-