Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

CONSTITUANTE. tr

Se trouvèrent réunis des principes autour desquels vinrent se rallier tous les bons esprits: là devaient puiser un jour tous ceux qui, en rendant libres les nations, voudraient leur donner une liberté durable ,et consacrer éternellement leurs droits. Après lui Raynal tonna contre toutesles tyrannies ; il dénonca le despotisme à ses concitoyens : brisant tous les liens , dénouant tous les jougs, démasquant avec audace toutes les hy--

ocrisies, il fit Partager à son siècle son indignation contre Es tyrans. Nous n’avons pas oublié quelle fut en France l’influence de son Ouvrage, dans un temps où le despotisme, déshonoré encore par le vice, semblait chercher à mériter toutes les sortes de haîne. Telles étaient les dispositions des esprits lorsque Louis XVI monta sur le trône.

Il y portait un cœur bon, de l'attachement Pour ses peuples, et une répugnance pour la tyrannie dont il a donné des preuves toutes les fois qu'il a agi et parlé par lui-même, Dès sa jeunesse il avait annoncé du goût pour la réforme des abus ; et les courtisans en avaient frémi. Mais l'usage de la cour de France était d’écarter les héritiers du trône de la connaissance des affaires, afin de les tromper plus aisément et de gouverner sous leur nom. Telle a été la principale cause des sollicitudes qui ont aflligé la vie de Louis XVI : avec de l'instruction il aurait pu sauver l'état, car il était naturellement économe , et c'était sur les déprédations du trésor royal que portait en grande partie l’indignation publique.

I! voulut s’entourer de conseils; il les chercha parmi les amis de son père. Il fit venir auprès de lui Maurepas , et crut avoir appelé un sage, parce qu'il avait appelé un vieillard : mais il n'eut qu’un vieux courtisan , qui ne s’occupa qu’à garder un pouvoir tranquille,

On a dû observer, dans tout le cours du règne de Louis XVI, qu’il a constamment cédé à ce qu’il a cru le vœu de la nation ; et comme chaque homme a, dans sa conduite, une idée habituelle qui le dirige, on peut dire que le roi a toujours été guidé par celle-ci. I] le montra, dès son avénement au trône, en rappelant les parlemens exilés et en renversant l'ouvrage de la vengeance de Maupeou. Les parlemens étaient regardés par une partie de la nation , sinon comme son appui, au moins cornme son espérance. Leurs faibles et inutiles et souvent fallacieuses remontrances offraient du moins une barrière au despotisme dont tout le monde était lassé. Leur exil avait occupé trois ans tous les esprits, et donné naissance à une mul titude d'écrits sur le 8ouvernement. Il était impossible qu'avec les principes qui avaient éclairé cette génération , les droits des peuples et les devoirs des rois ne fassent recherchés ; approfondis , publiés , et que des hommes entassés dans une...

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