Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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NATIONALE. 55

beaucoup de courage le général Valence ; qui fut blessé et forcé de quitter le combat. Cette cavalerie impériale fut repoussée. Un autre corps de cavaliers allemands débouchait par la gauche de Nervinde, pour se jeter sur l'infanterie de la quatrième colonne : le général Thévenot, qui s'y était porté, fit ouvrir les rangs pour la laisser passer ; ensuite il lui fit faire si à propos une décharge de canons à mitraille et de mousqueterie , que presque toute cette cavalerie fut détruite. Le sort de la bataille était donc fixé à la droité et au centre en faveur des Français, qui passèrent la nuit sur le champ de bataille, et se préparaient à poursuivre les Autrichiens le lendemain à la pointe du jour:

» Mais il n’en était pas ainsi à la gauche, où les événemens étaient bien différens. Les deux colonnes qui la composaient avaient attaqué avec beaucoup de vigueur, et déjà elles étaient maîtresses du poste d'Orsmaël, lorsqu’une terreur panique , saisissant les bataillons de volontaires, ils abandonnèrent les troupes de ligne en poussant le cri horrible de sauve qui peut; Les Impériaux ; témoins de ce désordre, l’augmentèrent par une attaque de cavalerie, qui acheva de mettre les deux colonnes en déroute. Miranda, qui commandait, était désespéré ; mais il ne put rien sur les fuyards. Huit bataillons du corps des flanqueurs de Miazinski, qui venaient fortifier sa division , ne servirent qu'à protéger sa retraite sur Tirlemont. Le général Champmorin, qui s'était emparé de Leaw , s’y maintint jusqu’à ce que, voyant la retraité absolue du général Miranda, il abandonna ce poste, repassa la petite Gette sur le pont de Bingen , qu'il coupa après lui, et vint reprendre la position qu'il occupait avant la bataille. Au lieu de s’amuser à poursuivre la gauche de l’armée francaise qui fuyait, les Autrichiens employèrent sagement leurs colonnes à fortifier la partié de leur armée qui jusqu'alors avait eu uh désavantage marqué, et par-là Dumouriez fut contraint d’ordonner la retraite générale au moment où il éroyait toucher à une victoire certaine. »

Voilà la relation de Dumouriez, qui correspond assez

bien avec celle du prince de Cobourg, mais qui a été contredite par Miranda dans plusieurs circonstances importantes, Dumouriez trahissait-il la France dans cette journée ? Tout réfute cette supposition; il avait encore trop de gloire pour en faire aux ennemis de sa patrie un lâche et criminel sacrifice. Les projets vastes, mais peut-être encore indéterminés, qu'il se proposait d'accomplir , demandaient d’être