Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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ment créées. Elle avait lieu de compter sur des secours extérieurs. Il en était un qui faisait son plus doux espoir , c'était l'arrivée des Marstillais, qui bravaient les lois de la convention. Nous avons vu quel revers subit et honteux arrêta leur marche et les livra à la vengeance des plus impitoyables vainqueurs. Les autres secours envisagés comme possibles, et regardés par le désespoir comme désirables, ne pouvaient être attendus que des ennemis ligués contre la France, L'occasion la plus favorable se présentait au roi de Sardaigne, dé rendre lé plus important service à la coalition; mais le roi de Sardaigne n'avait ni le génie entreprenant, ni Phabileté de ses ancêtres. Lés troupes piémontaises profitèrent un peu du départ de Kellérman , mais ne s’avancèrent que lentement dans la Savoie. On raconte qu'il y eut une négociation commencée entre un envoyé du roi de Sardaigne et les Lyonnais. L’issue, telle qu’on la rapporte, serait vraiment ignominieuse pour le premier. Il promettait un mouvement de ses troupes qui opérerait une diversion ou la levée du siége; son agent avait assez peu de pudeur pour demander un subsidé aux Lyonnais dans leur détresse. Ils ne purent ou ne voulurent pas payer uñ secours si honteusement marchandé. Quoi qu’il en soit de ce fait, que je ne présente point comme historique , les troupes piémontaises, encore une fois vaincues , s'étaient retirées de la Savoie avant que Lyon se füt rendu.

Un projet dont la conception était un peu téméraire fut proposé aux puissances pour secourir Lÿon. C'était à l’armée prussienne , commandée sur le Rhin par le duc de Brunswick, ét à l’armée autrichienne, commandée par le général Wurmser, qu’on Youlait confier cette entreprise. £lles devaient l’une et l’autre {elles le firent depuis avec succès } chasser les Francais dés formidables lignes de Weisserbourg. Pendant qu’ellés eussent suivi le cours de leurs opérations, un. corps d'armée commandé par le prince de Condé eût surpris Huningue, eût traversé la Franche-Comté sans y faire de siéges, et enfin se fût avancé sur Lyon. Mais la funeste expérience de l’année précédente avait rendu circonspect sur ces courses hardies. Ce projet échoua, aussi-bien qu’un autre qui devait faire partir le mouvement auxiliaire d’émigrés rassemblés en Suisse. Le corps helvétique persistäit dans sa neutralité.

Les Lyonhais avaient pris des positions militaires imposantes. Leurs postés s'avancaient beaucoup au-delà de l'enceinte de la ville, et de manière à favoriser leurs communications aveeMonthbrison et Saint-Etiénne, d’où ils tiraïent des vivres. Us oécnpaient le pont d'Oullins ; à une lieue de la ville, les